Comme souvent dit tout au long de
ce blogue, le tableau de bord semble être un outil très utilisé et pratique aux
différentes entreprises. Cependant, puisqu’il est tant prisé, pourrait-il
s’appliquer dans le domaine public?
Au cours des années 1980, le
secteur public a été bouleversé par l’apparition du « New Public
Management », instauré et théorisé notamment par Christopher Hood (1991).
Il vise notamment à instaurer des politiques de gestion proches de celles observées dans le secteur privé. Ce texte met donc sur papier un phénomène
observé dans de nombreux pays au cours des années 1980, et notamment au
Royaume-Uni. En effet, le «New Public Management» pousse les entreprises
publiques en bonne (voire très bonne) santé à sortir de l’État. Or, lorsque
l’on regarde la vague de privatisation observée au Royaume-Uni sous le
thatchérisme, il apparaît légitime de dire que ce pays fut l’un des piliers de
cette théorie.
Après ce bref contexte
historique, revenons à notre bien aimé tableau de bord. Récemment, le Québec a adopté
une politique de « gestion axée sur le résultat ». Ainsi, toutes ces
entités font désormais face à une évaluation annuelle. Les gestionnaires de ces
organisations publiques diverses et variées (de Emploi-Québec à la Régie du
Cinéma) sont donc soumis à la rude épreuve des différents indicateurs de
performances possibles. Dans ce contexte, le tableau de bord équilibré pourrait-il
être adopté?
Pour nous, une fois que le cap est
franchi et que le système de « gestion axée sur les résultats » est
instauré, il semble possible de le mettre en place. Bien sûr il faudra
l’adapter; la stratégie correspond plutôt, dans ce cas, à une mission publique et avouée. Les
indicateurs de performance, quant à eux, pourraient être ceux déjà utilisés
actuellement. Il apparaît évident également que les indicateurs non-financiers
seront à privilégier. Et c’est peut-être là où il faudra se démarquer du modèle
du «New Public Management». Certains organismes publiques ne le sont pas
uniquement pour des raisons historiques, mais bien parce que leur mission est
d’un réel intérêt public. C’est donc dans ceux-ci où il faut bien sûr veiller à
conserver une approche visant à apporter un service aux citoyens. On ne peut
donc pas instaurer un tableau bord équilibré basé que sur des indicateurs purement
financiers.
Pour conclure sur ce billet, les
domaines d’application du tableau de bord équilibré semblent illimités. Comme
toujours, l’important est de l’adapter à son organisation dont il ne faut
jamais oublier les principes de bases.
Références:
Hood (1991). A public management for all seasons? Public Administration. Vol. 69: 3-19.
Laurin C. & Quenneville M-E (2012). Gestion axée sur les résultats et performance des agences gouvernementales québécoises. Centre sur le productivité et la prospérité. HEC Montréal.
Références:
Hood (1991). A public management for all seasons? Public Administration. Vol. 69: 3-19.
Laurin C. & Quenneville M-E (2012). Gestion axée sur les résultats et performance des agences gouvernementales québécoises. Centre sur le productivité et la prospérité. HEC Montréal.
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